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slobodan despot - Page 13

  • Le miel...

    Les éditions Gallimard viennent de publier, dans leur collection de poche Folio, un roman de Slobodan Despot intitulé Le miel. Ecrivain et éditeur, Slobodan Despot est l'auteur de plusieurs livres, dont des recueils de chroniques mordantes, Despotica (Xénia, 2010) et Nouvelleaks (Xénia, 2015).

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    Il faut lire Le Miel, court et lumineux roman de Slobodan Despot, paru dans la collection Blanche de Gallimard.

    Voici son argument brièvement présenté: « En sauvant un apiculteur déraciné, le Vieux, au bord d’une route délabrée par la guerre, Vera l’herboriste ignore qu’elle se sauve elle-même. Pour le comprendre, il lui faudra recueillir l’histoire du fils, Vesko le Teigneux, encore prisonnier de ses peurs.
    Le voyage épique de Vesko en voiture avec son père, à travers un pays devenu étranger, n’a été possible que par la grâce d’une substance bénéfique, un véritable viatique : le miel. Chacun de nos gestes compte. »

    Ce road trip poétique à travers l’ex-Yougoslavie déchirée par la guerre est aussi un roman de réinformation.

    Dans Le Miel il n’y a ni « bons » ni « méchants » mais des hommes qui luttent. Slobodan Despot nous y montre l’envers du miroir : la guerre vue du côté des diabolisés.

    Avec des formules qui claquent comme des balles :

    « (Dusan) se distingua suffisamment par sa bravoure pour figurer sur la liste des criminels de guerre dressée par le camp d’en face » (p. 31) ;

    « L’architecture moderne et son équivalent le communisme ont voulu tout standardiser, tout rationaliser » (p. 60) ;

    « “Dans cette province riante, chaque hameau est un Oradour-sur-Glane”, écrivit le petit journaliste dans son quotidien. On lui retira le dossier yougoslave pour partialité. Il fut le dernier étranger à recueillir et relayer la voix de cette enclave serbe » (p. 61) ;

    « Contre qui prendre parti, sinon contre les mensonges qui déferlaient avec un grondement de cataracte… » (p. 120).

    Mais au-delà de la politique et de la guerre, le héros redécouvre la nature : « Tandis qu’il contemplait ces forêts silencieuses, une question toute bête vint lui occuper l’esprit : comment appelait-on ces arbres ? De quelle essence, les hautes futaies ? De quelle essence, les arbres frisés ? Et ces magnifiques frondaisons qui scintillaient en gris et argent au gré du vent, et dont le bruissement devait être une caresse ? Aucune idée. Son père les connaissait sans doute. Mais lui, le stupide citadin, allait peut-être mourir sans avoir su reconnaître un seul arbre autour de lui. (…) Qu’avait-il appris au juste ? » (p. 69, 70).

    Voici un miel à déguster d’urgence !

    Jean-Yves Le Gallou (Novopress, 10 juillet 2014)

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  • L'univers esthétique des Européens...

    Le premier colloque de l'Institut Illiade, fondé en la mémoire de Dominique Venner, se déroulera le 25 avril 2015, à partir de 14 heures, à la Maison de la Chimie à Paris (28 Rue Saint Dominique, 7ème arrondissement).

    En consacrant ce premier colloque à « l’univers esthétique des Européens », l’Institut Iliade entend affirmer la singularité et la richesse de notre patrimoine commun. Pour y puiser la source et les ressources d’une affirmation sereine, mais déterminée, de notre identité européenne, aujourd’hui menacée par des civilisations autres.

    Avec les interventions d’Alain de Benoist (« L’art européen, un art de la représentation »), Slobodan Despot (« L’art européen et le sentiment de la Nature »), Christopher Gérard (« La beauté et le sacré »), Jean-François Gautier (« La polyphonie du monde »), Javier Portella (« La dissidence par la beauté ») et des présentations de hauts lieux européens (Duarte Branquinho, Adriano Scianca, Philip Stein, Marie Monvoisin).

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  • Slobodan Despot: « Le traitement spécial réservé aux Russes et aux Serbes est motivé par leur insoumission »

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Slobodan Despot, cueilli sur le site Philitt et consacré à la crise ukrainienne mise en parallèle avec la crise du Kosovo de 1999...

    Editeur, Slobodan Despot a notamment publié deux recueil de chroniques, Despotica (Xénia, 2010) et Nouvelleaks (Xénia, 2014), ainsi qu'un roman, Le miel (Gallimard, 2014).

     

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    Slobodan Despot : « Le traitement spécial réservé aux Russes et aux Serbes est motivé par leur insoumission »

    PHILITT : En 1999, l’OTAN et l’Occident ont déclenché une guerre au Kosovo en niant l’importance culturelle et historique de cette région pour le peuple serbe. Aujourd’hui, l’Occident semble ignorer l’importance de l’Ukraine pour le peuple russe. Avec 15 ans d’écart, ces deux crises géopolitiques ne sont-elles pas le symbole de l’ignorance et du mépris de l’Occident envers les peuples slaves ?

     

     

    Slobodan Despot : La réponse est dans la question. On agit de fait comme si ces peuples n’existaient pas comme sujets de droit. Comme s’il s’agissait d’une sous-espèce qui n’a droit ni à un sanctuaire ni à des intérêts stratégiques ou politiques vitaux. Il y a certes des peuples slaves et/ou orthodoxes que l’OTAN traite avec une apparente mansuétude — Croates, Polonais, Roumains, Bulgares — mais uniquement à raison de leur docilité. On ne les méprise pas moins pour autant. Cependant, le traitement spécial réservé aux Russes et aux Serbes est motivé par leur insoumission à un ordre global dont l’Occident atlantique se croit à la fois le législateur et le gendarme. On peut déceler dans l’attitude occidentale vis-à-vis de ces deux nations des composantes indiscutables de ce qu’on appelle le racisme. Le journaliste suisse Guy Mettan publie d’ailleurs ce printemps une étude imposante et bienvenue sur la russophobie.

    PHILITT : Comme l’explique Jacques Sapir, deux revendications légitimes se sont affrontées dans le cadre de la crise de Crimée : la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et le respect de l’intégrité territoriale d’un État. Est-il possible, selon vous, de dépasser cette tension ?

    Slobodan Despot : La Crimée fut arbitrairement rattachée, on le sait, à l’Ukraine par Khrouchtchev dans les années 50, à une époque où l’URSS semblait appelée à durer des siècles et où, du même coup, ses découpages intérieurs ne signifiaient pas grand-chose. L’éclatement de l’Empire a soulevé de nombreux problèmes de minorités, d’enclaves et de frontières inadéquates. La Crimée est non seulement une base stratégique de premier plan pour la Russie, mais encore une terre profondément russe, comme elle l’a montré lors de son référendum de mars 2014. Les putschistes de Kiev, sûrs de la toute-puissance de leurs protecteurs occidentaux, ont oublié de prévoir dans leur arrogance que leur renversement de l’ordre constitutionnel allait entraîner des réactions en chaîne. Or, non seulement ils n’ont rien fait pour rassurer les régions russophones, mais encore ils ont tout entrepris pour que celles-ci ne songent même plus à revenir dans le giron de Kiev.

    De toute façon, le rattachement de la Crimée n’est, on l’oublie trop vite, que la réponse du berger russe à la bergère américaine, qui a jugé bon en 1999 de détacher à coup de bombes le Kosovo de la Serbie. Le bloc atlantique et ses satellites ont par la suite reconnu cet État mort-né malgré l’existence d’une résolution de l’ONU (n° 1244) affirmant clairement la souveraineté de la Serbie sur cette province. C’est au Kosovo qu’a eu lieu la violation du droit international qu’on dénonce en Crimée.

    PHILITT : Concernant le conflit ukrainien, chaque camp dénonce l’action d’agents d’influence en tentant de minimiser la spontanéité des événements. Quelle est la part de réalité et de fantasme de cette lecture géopolitique ?

    Slobodan Despot : Je rappellerai un cas d’école très peu connu. Toute la Crimée se souvient d’un incident gravissime survenu au lendemain du putsch de Maïdan, lorsque des casseurs néonazis bien coordonnés ont arrêté sur l’autoroute une colonne de 500 manifestants criméens revenant de Kiev, mitraillé et incendié leurs autocars, tabassé et humilié les hommes et sommairement liquidé une dizaine de personnes. Les médias occidentaux ont totalement occulté cet épisode. Comme il s’agissait de faire passer le référendum criméen pour une pure manipulation moscovite, il était impossible de faire état de cet événement traumatique survenu moins d’un mois avant le vote.

    Les exemples de ce genre sont légion. Le livre très rigoureux du mathématicien français Michel Segal, Ukraine, histoires d’une guerre (éd. Autres Temps), en décompose un certain nombre en détail. Il faut reconnaître que le camp « occidentiste » a l’initiative de la « propagande contre la propagande », c’est-à-dire de la montée en épingle d’opérations d’influence supposées. Il jouit en cela d’une complaisance ahurissante des médias occidentaux. Or, dans un conflit comme celui-là, où tous les protagonistes sortent des écoles de manipulation soviétiques, les chausse-trapes sont partout et seul un jugement fondé sur la sanction des faits avérés et sur la question classique « à qui profite le crime ? » permettrait d’y voir clair. Nous en sommes loin ! Le plus cocasse, c’est que l’officialité nous sert à journée faite des théories du complot russe toujours plus échevelées tout en condamnant le « complotisme » des médias alternatifs …

    PHILITT : Dans la chaîne causale qui va de la mobilisation « humanitaire » jusqu’à l’intervention militaire, quelle est la place exacte des intellectuels qui l’approuvent ? Sont-ils de simples rouages ?

    Slobodan Despot : Les intellectuels ont joué me semble-t-il un rôle bien plus important dans cet engrenage au temps de la guerre en ex-Yougoslavie. J’ai conservé les articles des BHL, Jacques Julliard, Glucksmann, Deniau etc… On a peine à croire, vingt ans plus tard, que des gens civilisés et hautement instruits aient pu tomber dans de tels états de haine ignare et écumante. Même le bon petit abbé Pierre, saint patron des hypocrites, avait appelé à bombarder les Serbes ! J’ai également conservé les écrits de ceux qui, sur le moment même, avaient identifié et analysé cette dérive, comme l’avait fait Annie Kriegel.

    Aujourd’hui, à l’exception burlesque de Lévy, les intellectuels sont plus en retrait. Ils vitupèrent moins, mais s’engagent moins également pour la paix. Mon sentiment est que leur militantisme crétin au temps de la guerre yougoslave les a profondément décrédibilisés. Leur opinion n’intéresse plus personne. Du coup, dans l’actualité présente, le rôle des agents d’influence ou des idiots utiles est plutôt dévolu à d’obscurs « experts » académico-diplomatiques, souvent issus d’ONG et de think tanks plus ou moins liés à l’OTAN. Ces crustacés-là supportent mal la lumière du jour et abhorrent le débat ouvert. Il est caractéristique qu’Alain Finkielkraut ait dû me désinviter de son Répliques consacré à l’Ukraine suite à la réaction épouvantée d’un invité issu de ce milieu à la seule mention de mon nom. À quoi leur servent leurs titres et leurs « travaux » s’ils ne peuvent endurer un échange de vues avec un interlocuteur sans qualification universitaire ?

    PHILITT : Bernard-Henri Lévy compare, dès qu’il en a l’occasion, Vladimir Poutine à Hitler ou encore les accords de Minsk à ceux de Munich signés en 1938. Cette analyse possède-t-elle une quelconque pertinence ou relève-t-elle de la pathologie ?

    Slobodan Despot : M. Lévy a un seul problème. Il n’a jamais su choisir entre sa chemise immaculée et la crasse du monde réel. Il se fabrique des causes grandiloquentes à la mesure de sa peur et de sa solitude de garçon mal aimé errant dans des demeures vides qu’il n’a jamais osé abandonner pour mener la vraie vie selon l’esprit à laquelle il aspirait. Je le vois aujourd’hui mendier la reconnaissance par tous les canaux que lui octroie son immense fortune — journalisme, roman, reportage, théâtre et même cinéma — et ne recueillir que bides et quolibets. Et je l’imagine, enfant, roulant des yeux de caïd mais se cachant au premier coup dur derrière les basques de son père ou de ses maîtres. Dans mes écoles, on appelait ces fils-à-papa cafteurs des « ficelles » et nul n’était plus méprisé que ces malheureux-là. Aussi, lorsque j’entends pérorer M. Lévy, je ne pense jamais à l’objet de sa harangue, mais à l’enfant en lui qui m’inspire une réelle compassion.

    PHILITT : Vous écriviez, pour annoncer une conférence qui s’est tenue à Genève le 25 février : « On a vu se mettre en place une « narratologie » manichéenne qui ne pouvait avoir d’autre dénouement que la violence et l’injustice. Si l’on essayait d’en tirer les leçons ? » Le storytelling est-il devenu la forme moderne de la propagande ?

    Slobodan Despot : C’est évident. Il se développe en milieu anglo-saxon (et donc partout) une véritable osmose entre l’écriture scénaristique et l’écriture documentaire. Cas extrême : le principal « document » dont nous disposions sur l’exécution supposée de Ben Laden en 2011 est le film de Kathryn Bigelow, Zero Dark Thirty, qui a tacitement occupé dans la culture occidentale la place du divertissement et de l’analyse, et de la preuve. La réussite cinématographique de ce projet (du reste dûment distinguée) a permis d’escamoter toute une série d’interrogations évidentes.

    Sur ce sujet du storytelling, nous disposons d’une enquête capitale. En novembre 1992, Élie Wiesel emmena une mission en Bosnie afin d’enquêter sur les « camps d’extermination » serbes dénoncés par la machine médiatique cette année-là. Ayant largement démenti cette rumeur, la mission Wiesel fut effacée de la mémoire médiatique. Par chance, il s’y était trouvé un homme de raison. Jacques Merlino, alors directeur des informations sur France 2, fut outré tant par l’excès de la campagne que par l’escamotage de son démenti. Il remonta jusqu’à l’agence de RP qui était à la source du montage. Son président, James Harff, lui expliqua fièrement comment il avait réussi à retourner la communauté juive américaine pour la convaincre que les victimes du nazisme de 1941 étaient devenues des bourreaux nazis en 1991. Il ne s’agissait que d’une story, d’un scénario bien ficelé. La réalité du terrain ne le concernait pas.

    Les stories simplistes de ce genre ont durablement orienté la lecture de cette tragédie. Ceux qui s’y opposaient, fût-ce au nom de la simple logique, étaient bâillonnés. Le livre de Merlino, Les vérités yougoslaves ne sont pas toutes bonnes à dire (Albin Michel), fut épuisé en quelques semaines et jamais réimprimé, et son auteur « récompensé » par un poste… à Pékin !

    PHILITT : Comment expliquer la faible mémoire des opinions occidentales ? Comment expliquer qu’elles aient « oublié » les preuves qui devaient être apportées de l’implication russe dans la destruction du MH-17 ? Le storytelling remplace-t-il, dans l’esprit du public, la causalité mécanique par une causalité purement morale ?

    Slobodan Despot : Nous vivons en effet dans une époque hypermorale — ou plutôt hypermoralisante. L’identification des faits est subordonnée à l’interprétation morale qui pourrait en découler. Si, par exemple, voir des « jeunes » molester une gamine devant votre immeuble risque de vous inspirer des pensées racistes et sécuritaires, vous êtes prié de ne pas constater l’altercation et de passer votre chemin. C’est très vil au point de vue de la moralité individuelle, mais correct selon la moralité sociétale. Une même « école du regard » a été imposée au sujet de la Russie. Au lendemain de la tragédie du vol MH-17, la sphère politico-médiatique s’est mise à conspuer le président russe en personne comme s’il avait abattu l’avion de ses propres mains. Aujourd’hui, plus personne n’en souffle mot, le faisceau d’indices étant accablant pour le camp adverse. Ces dirigeants et ces personnalités publiques disposent de suffisamment de jugeote et de mémoire pour mener rondement et même cyniquement leurs propres affaires. Mais dans un contexte impliquant l’intérêt collectif, comme la guerre contre la Russie, ils abandonnent tout sens de la responsabilité et du discernement et se comportent comme des midinettes hyperventilées. Leur tartufferie n’est même plus un vice, mais une composante anthropologique. Ils réalisent le type humain totalement sociodépendant que le nazisme et le communisme ont tenté de mettre en place avant d’être coupés dans leur élan.

    Slobodan Despot (Philitt, 10 mars 2015)

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  • Tour d'horizon... (72)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Slobodan Despot nous livre un beau texte sur l'incompréhension dont les Occidentaux font preuve à l'égard de la Russie...

    Misère de l'occidentalisme

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    - sur Investig'action, Marc Vandepitte rappelle qu'avec l'Etat islamique en Irak et au Levant, les Occidentaux sont confrontés à un ennemi qu'ils ont eux-mêmes créé.

    Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal

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  • La fin du monde se fait attendre !...

    Les éditions Xénia viennent de publier Nouvelleaks, un recueil de chroniques de Slobodan Despot, écrites tout au long de l'année 2012 pour la revue suisse Le Nouvelliste. Fondateur des éditions Xénia, Slobodan Despot est notamment l'auteur de Despotica, un recueil de chroniques souvent grinçantes ainsi que du roman intitulé Le miel (Gallimard, 2014).

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    " Ami lecteur, le bouquin que tu viens de te procurer est un outil de réflexion sans pareil. OK, depuis Despotica je sais que l’écrivain en a sous sa plume (et qu’il est fan de Led Zeppelin !) mais j’ignorais l’étendue exceptionnelle de ses connaissances extra-littéraires, cette curiosité de chercheur en quête de vérité doublé d’un rapporteur des fourberies socio-religio-politico-militaro-économiques des temps modernes qui sait écrire en finesse avec un marteau-piqueur.

    Il est possible qu’après la lecture de Nouvelleaks ton appréciation des médias de masse (qui nous endorment) soit méfiante. Pose-t-on ou se pose-t-on les vraies questions ? Rien n’est moins sûr ! Et là, Slobodan Despot un artificier dont la vérité par la littérature est l’arme absolue.

    Bernie Constantin "

    Eloge de NOUVELLEAKS par Jean-François Fournier from Editions Xenia on Vimeo.

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  • Rideaux de fumée ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Slobodan Despot, cueilli sur son blog Despotica et consacré aux campagnes hystériques contre le tabagisme... Slobodan Despot est le directeur des éditions Xénia, qui ont, notamment, publié les derniers ouvrages d'Eric Werner.

     

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    Rideaux de fumée

    De toute ma vie, je n’ai jamais grillé une seule cigarette. Il m’est répugnant de voir ou de toucher un mégot. A ma connaissance, seul l’ayatollah Khomeiny manifestait une horreur du tabac comparable à la mienne.

    Adolescent, j’ai vu mes camarades se mettre à fumer pour la pire des raisons : le conformisme social. Le tabac n’est qu’une fumigation nauséabonde à laquelle on cède sans plaisir, pour faire comme les autres. Les mille additifs/addictifs concoctés par l’industrie se chargent ensuite de transformer les jeunes moutons en vaches à traire.

    Ceci pour attester que ce qui suit n’est pas sponsorisé par ladite industrie.

    Jusqu’à l’âge de trente ans, j’ai dû endurer la fumée sans piper mot. Cette peine est désormais remplacée par une autre : devoir supporter un conformisme contraire encore plus arrogant.

    Sachez donc, tabagistes traqués, que ma maison vous est ouverte. Personne n’y sera relégué sur le balcon. Les brassards jaunes et les crécelles pour lépreux, très peu pour moi !

    La traque à la fumée est symptôme d’une préoccupante folie. Toutes les dérives totalitaires, sans exception, partent d’un souci d’hygiène et de pureté morale, et prospèrent sur des hallucinations.

    Dans le beau film sur « Le mystère Silkwood » (1983), traitant des crimes de la mafia nucléaire, un Kurt Russell goguenard dit à Meryl Streep, dénonciatrice des empoisonneurs mais qui aligne clope sur clope : « Si tu veux éviter le cancer, arrête plutôt de fumer ». Il y a trente ans déjà, la nocivité du tabac était un lieu commun, mais qu’on traitait sur le mode nonchalant. Sa récente montée en épingle n’est pas une question de santé, mais d’idéologie.

    Tout est affaire de probabilités, ou plutôt de leur interprétation. La généralisation du tabagisme correspond aussi, en Occident, à l’explosion de l’espérance de vie moyenne : en conclura-t-on que le tabac prolonge la vie ? Par ailleurs, même une probabilité de 99,99 % ne vous garantit pas qu’une chose va arriver. Or le principe de précaution, qui transforme notre société en un hospice infantile, traite un risque comme une certitude dès le plus infime degré de probabilité. On en arrive ainsi, par un remarquable obscurcissement mental, à traiter le tabac comme du plutonium. La moindre inhalation serait potentiellement mortelle !

    Le cordon sanitaire tendu autour de ce vice bénin est lui-même un rideau de fumée. Si le tabac était du plutonium, il faudrait l’interdire. Or on en est loin. On l’utilise comme arme pour culpabiliser et conditionner la population. La focalisation sur des enjeux secondaires tels que le tabac ou le terrorisme permet de rogner les libertés sans opposition et sans risque. Pendant ce temps, la dissémination massive d’uranium appauvri, les incidences suspectes de l’électrosmog ou de certains vaccins sur le métabolisme sont totalement ignorés.

    Une consolation toutefois : nous assistons à une prolifération rapide des cancers — sans cause apparente selon les autorités. Lorsqu’ils toucheront plus de la moitié de la population, au moins saurons-nous que ce n’est pas à cause du tabac !

    Slobodan Despot ( Despotica, 22 septembre 2012)

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